• Le Kappa Amoureux - Conte

    Bonjour chères lectrices, chers lecteurs,

     

    Voici un conte que j'ai écris pour mon blog secondaire "En Trois lignes de Kitsune". Il est inspiré de la mythologie japonaise, et plus particulièrement des yôkai. J'avais envie de parler de la romance entre un kappa (rassurez-vous, cet esprit japonais sera décrit dans le conte) et une koï, une sirène. Vous pouvez aussi le découvrir sur mon blog secondaire, mais j'ai eu envie de le publier aussi sur mon blog principal (vu que ça reste un conte de ma plume) et sortira aussi sur mon wattpad. J'espère qu'il vous plaira, bonne lecture !

     

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      © Dauptain Arthur, Tous Droits Réservés.

     

    Le Kappa amoureux

     

    Il était une fois un kappa. Comme tout les kappas, il allait de mares en mares et de rivières en rivières pour remplir le creux au sommet de sa tête d'eau afin de pouvoir vivre. Après avoir rempli cette cuvette d'eau, il peignait toujours soigneusement ses quelques cheveux éparses qui entouraient cet étrange bol sur sa tête. Mais notre kappa n'était pas un mauvais bougre comme ceux de son espèce ! Jamais il n'osa noyer d'enfants et jamais il eut des idées perverses en observant les belles humaines qu'il voyait ... Bien sûr, il les observait de loin et non pas directement sous leurs kimonos car il était timide et sensible ... Oui, un kappa timide et sensible ! Il était tellement timide que dès qu'une femme s'adressait à lui ou regardait dans sa direction, ses joues autour de son bec de canard rougissaient. Généralement, il prenait la fuite.

     

    Un jour, alors qu'il était en voyage, il vit une magnifique créature dans un petit étang dans la forêt. C'était une magnifique jeune femme qui nageait dans un kimono transparent ayant l'aspect de nageoire. Elle ondulait dans l'eau avec grâce offrant ses seins à la caresse du vent, tandis que le soleil faisant luire les écailles blanches et rouges de la queue de poisson qui terminait son corps. Ses cheveux noirs flottaient comme des algues cousues à partir de soie. Parmi les esprits ondins, elle était peut être la plus belle qu'on est vu. Mais son chant était triste, qu'est ce qui pouvait lui faire de la peine ? Le démon voulut s'approcher de la koï pour mieux la voir. Pour la première fois de sa vie, il avait oublié sa timidité et était juste complétement submergé par la vision magnifique qu'il avait devant lui. Mais quand la koi le vit, elle poussa un cri et disparue sous la surface de l'eau.

     

    Le kappa, comme libéré d'un sort fit quelques parts en arrière. "Tu n'es qu'un imbécile !" pensa t'il. Il s'éloigna lentement avec juste un regard par dessus sa carapace, si jamais il revoyait la charmante créature. Les jours passèrent et le yôkai pensa sans cesse à celle qu'il avait vu... "C'est stupide !" Maugréa-t-il. "Je ne suis tout de même pas tombé amoureux ?" Se questionna-t-il. "Je vais retourner à cet étang une dernière fois, et j'essayerai de l'oublier !" Se décida-t-il. Il fit donc à nouveau marche jusqu'à l'étang. Il se cacha dans un buisson et observa la surface couverte de beaux nénuphars en fleurs.

     

    Il resta ainsi longtemps, très longtemps, bientôt le soleil finit par atteindre de ses rayons sa cachette. L'eau s'évaporant du creux de sa tête... Mais la koï n'apparut pas. Le soir vint, il voulut s'approcher du bassin pour tenter de la voir à travers les eaux. Il s'approcha du bassin et se pencha, faisant tomber le peu d'eau qui restait sur sa tête. C'est alors qu'il vit son horrible reflet. "Oh malheur ! Comment une aussi hideuse créature que moi peu espérer s'approcher d'une si belle femme ?" S'écria-t-il. "Comment pourrait-elle aimer cette peau verte digne d'un crapaud, ce stupide bec et mon semblant d'apparence avec un singe noyé !" Pleurnicha-t-il en pleurant au dessus de l'eau de la marre. Il se sentait mourir, son crâne désormais privé d'eau. "Si je meurs, au moins je ne serai plus ce monstre !" Pleurait le démon. C'est alors que la sirène des étangs sortit son buste nu à la peau laiteuse et délicate de l'eau. Elle prit de l'eau dans ses mains en coupe et la versa sur la tête du kappa. "Pourquoi m'as-tu sauver, moi, une horrible créature ?" S'étonna le kappa. "Pourquoi moi je pleurs ?" Demanda la koï avec un sourire triste. "Je ... je sais pas ..." Bafouilla le malheureux esprit à carapace de tortue. "Je pleurs car je me sens seule." Expliqua la nymphe des eaux. "Et toi ? Te sens tu seul ?" Le questionna-t-elle. "Euh ... oui ... oui ..." Bafouilla le kappa tout rouge. "Hihihi !" Ria la carpe. "Alors reste avec moi pour me tenir compagnie !" Lui proposa la koï toute joyeuse. Sous le sourire merveilleux des lèvres roses de la koï il ne put refuser et accepta de rester avec la belle femme.

     

    Ainsi ils passèrent de longs moments ensemble à parler de pleins de choses, la belle questionna son invité sur comment était le monde loin de sa prison de cristal. Le kappa put ainsi parler de ses voyages, il parla des neiges éternelles du Fuji qui semblait être la matière du miroir d'Amateratsu, des magnifiques châteaux que construisait les hommes, de leurs villes, des ponts aux courbes élégantes qu'ils construisaient pour franchir les cours d'eau. Il finit par évoquer les jardins au style raffiné que les jardiniers passaient de longues heures chaque jour à améliorer. À ce moment la koï parut triste. "Tu semble bien triste mon ami ?" S'inquiéta le kappa. "Toutes les merveilles que tu me dépeins, jamais je ne les verrai." Soupira la koi. Soudain le démon des eaux eut une idée. "Tu voudrais voir autre chose que cette sombre forêt malgré les arbres anciens et majestueux qui t'entoure ?" Lui demanda-t-il. "Oui, tout ces arbres aussi beaux soient-ils, m'empêche de voir ce qui se trouve au delà d'eux !" Souffla la sirène. "Laisse moi faire !" Déclara le kappa.

     

    Le kappa devint jardinier. Il tailla les arbustes avec des formes élégantes. Il sema des tapis de galets en formes sophistiquées, et pour que la koï puisse en profiter, il empila des galets en d'élégantes piles en équilibre. Il tailla les branches des arbres pour leur donner l'apparence de créatures surnaturelles, de château, de sculptures abstraites. Il travailla si dur que la koï put voir tout un monde sous ses yeux depuis son étang. Elle n'avait jamais été si heureuse de sa vie. Alors que le kappa fatigué vint la voir, elle ne put s'empêcher de le prendre dans ses bras et l'embrasser très fort sur son bec. Le kappa devint aussi rouge qu'une marmite laissée beaucoup trop longtemps près du feu. Puis il se détendit, passa ses bras dans le dos de la belle et goutta au plus doux des baisers. Ainsi, le démon jardinier à carapace de tortue et la belle danseuse des eaux tombèrent amoureux et vécurent heureux.

     

    Le cœur abrite ce qu'il y a de plus beau chez une personne.

     

    Écrit par Arthur Dauptain, ©Tous Droits Réservés.

     

    Si vous aimez mon travail et lire mes contes, n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire !

     


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